Le soleil, source d’énergie renouvelable
Tout comme le Monsieur Jourdain du Bourgeois Gentilhomme qui faisait de la prose sans le savoir, chacun des êtres vivants, du plus microscopique organisme unicellulaire au plus grand des pachydermes, utilise de l’énergie pour naître, croître et se maintenir en vie.C’est le soleil qui, dès l’origine même de la vie, a fourni cette énergie que les micro-organismes marins primordiaux, sans conteste les champions de l‘efficacité énergétique, ont appris à exploiter pour fabriquer, grâce à la photosynthèse, de la matière organique à partir de molécules d’eau et de carbone, sans doute l’une des plus formidables astuces qui ait jamais été trouvée.C’est cette même photosynthèse qui a permis ensuite aux végétaux de travailler sans relâche pendant des millions d’années à capturer le carbone présent dans l’atmosphère et à le stocker dans le sous-sol, jusqu’à ce que le taux d’oxygène soit suffisant pour qu’apparaissent des animaux dotés de poumons, capables de se déplacer sur la terre ferme ou dans les airs. Libérés des racines par lesquelles les végétaux se nourrissent et fournissent de la matière organique au sol, ces animaux ont du alors trouver une « technologie embarquée » pour assurer leur survie : ce furent les « chaînes alimentaires ».D’un maillon à l’autre de ces chaînes, ce sont encore, sous forme de nourriture, des transferts d’énergie qui s’effectuent dans le but de satisfaire les besoins vitaux des organismes vivants comme maintenir au bon niveau la température interne du corps ou se déplacer pour toutes sortes de raisons : chercher à manger, fuir le prédateur ou rencontrer l’âme sœur.L’être humain n’échappe pas à cette règle fondamentale de la biologie, mais il a su probablement assez tôt faire fonctionner un cerveau peut-être un peu plus développé que celui des autres espèces pour commencer à maîtriser et exploiter plus efficacement l’énergie que la nature mettait à sa disposition. La maîtrise du feu, la construction d’abris puis de maisons, la confection de vêtements, l’apparition de l’agriculture et de l’élevage, l’invention des bateaux à voile et des moulins à vent, et encore bien d’autres événements, toutes ces grandes étapes qui ont jalonné le développement de l’humanité ont à voir avec l’énergie et avec les manières d’en optimiser l’usage.Depuis la nuit des temps jusqu’à l’ouverture des mines de charbon au milieu du XVIIIème siècle, qui allait déclencher la première révolution industrielle, l’humanité n’a quasiment eu à sa disposition que des énergies renouvelables, toutes directement ou indirectement issues du rayonnement solaire.Déjà à cette époque et jusqu’à aujourd’hui, la concentration d’énergie d’un boulet de charbon, d’une bonbonne de gaz, d’un litre de pétrole et plus encore d’un gramme d’uranium ont exercé sur l’humanité une véritable fascination qui lui a donné l’impression qu’elle était capable de réaliser ses rêves les plus anciens et les plus fous comme voler dans les airs, commander à toute chose ou se moquer des jours et des saisons, en fait que c’en était fini de ses souffrances et de ses malheurs.Mais le rêve était trop beau, il ne pouvait pas durer éternellement !En se mettant à puiser à grandes pelletées sans se poser de questions dans les réserves d’énergie fossiles patiemment accumulées pendant des milliers de millénaires l’humanité a commencé à creuser sa propre tombe : en même temps qu’elle est devenue de plus en plus dépendante d’une drogue de plus en plus dure, les rejets de ses activités ont commencé à modifier le climat et plus largement le fonctionnement de l’écosystème « Terre ».On sait aujourd’hui que si toutes les réserves fossiles sont extraites du sous-sol et brûlées pour satisfaire notre addiction énergétique, le climat en sera irrémédiablement changé, il causera des catastrophes et des souffrances tout aussi graves mais bien plus étendues que celles dont l’humanité a voulu se prémunir à l’origine.Et c’est bien là le problème : il faut convaincre l’humanité de renoncer à la corne d’abondance qu’elle a à portée de main mais qui la conduira inéluctablement à sa propre perte si elle puise dedans sans compter !Heureusement les solutions existent : d’abord réduire ses besoins à ce qui est strictement indispensable en adoptant des comportements empreints de sobriété énergétique ; ensuite utiliser le moins possible d’énergie pour satisfaire les besoins résiduels en faisant appel à toute les actions et techniques d’efficacité énergétique ; enfin, exploiter prioritairement aujourd’hui, et demain exclusivement, les formidables gisements d’énergies renouvelables.Le rayonnement solaire qui parvient sur la Terre en un an représente plus de 10 000 fois la consommation mondiale d’énergie, toutes formes et usages confondus et notre étoile bienfaitrice a une durée de vie prévisible de 5 milliards d’années.Les gisements d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) et fissiles (uranium), même les plus extrêmes, ne représentent quant à eux que quelques dizaines d’années au rythme de leur consommation actuelle (un peu plus d’un siècle pour le charbon), et comme cette consommation ne cesse d’augmenter avec notamment la soif des « économies émergentes » des pays les plus peuplés de la planète (Chine, Inde, Brésil) à imiter nos propres comportements, l’échéance de leur épuisement ne cesse de se rapprocher.Il n’y a pas besoin de savoir laquelle des deux catastrophes qui se préparent, l’épuisement des ressources non-renouvelables ou le changement climatique, adviendra la première pour se tourner résolument vers ces énergies renouvelables qui seules permettront à l’humanité de continuer à vivre sur terre pour les siècles à venir, comme elle l’ont fait depuis les temps immémoriaux.Avec une différence de taille toutefois : grâces aux connaissances scientifiques accumulées et aux innombrables technologies aujourd’hui disponibles même si elles n’en sont qu’aux prémisses de leur développement, elles sont en mesure de répondre de manière efficace et « moderne » à tous nos besoins.Parmi celles-ci l’énergie solaire occupe une place importante : nous vous proposons donc un petit tour d’horizon à son sujet, ainsi que sur les différentes utilisations directes qui peuvent en être faites.